- familièrement
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familièrementadv. D'une manière familière. S'entretenir familièrement avec des amis.⇒FAMILIÈREMENT, adv.A.— [Correspond à familier A 1] Comme en famille, d'une façon qui exclut la gêne. Être familièrement avec qqn. Comment il pouvait être encore reçu familièrement en 1844 (BALZAC, Cous. Pons, 1847, p. 25). Je voudrais vivre un peu familièrement dans votre atmosphère (BARRÈS, Cahiers, t. 6, 1907-08, p. 27).♦ P. anal. Un homme moderne (...) vit familièrement avec une quantité de contraires établis dans la pénombre de sa pensée (VALÉRY, Variétés IV, 1938, p. 36).B.— [Correspond à familier B]1. [Idée d'habitude] D'une manière qui révèle l'habitude que l'on a de quelque chose et qui résulte d'une connaissance ou d'une pratique courante. Lire, parler familièrement une langue. L'aconit même est assez familièrement employé dans le nord (CABANIS, Rapp. phys. et mor., t. 2, 1808, p. 198). Elle prononçait familièrement des noms que ni Pauline ni Véronique n'avaient jamais entendus (ZOLA, Joie de vivre, 1884, p. 975). Il se met à discourir, comme s'il les connaissait familièrement, des villes de ce pays, de ses châteaux et des seigneurs qui les habitent (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 78).2. [Idée de non-contrainte]a) D'une manière libre, naturelle, qui exclut la distance et le décorum. Aborder, saluer familièrement qqn; s'entretenir familièrement; prendre familièrement le bras de qqn. Il salua familièrement Pierrotin qui parut lui porter le respect dû, par tous pays, aux millionnaires (BALZAC, Début vie, 1842, p. 481). M. Tardieu s'est entretenu familièrement avec les blessés (NIZAN, Conspir., 1938, p. 29) :• Sans façon, empoignant familièrement l'épaule de l'un de nous, le secouant paternellement, la voix réconfortante, il nous traça les règles et le plus court chemin pour aller gaillardement et au plus tôt encore nous refaire casser la gueule.CÉLINE, Voyage, 1932, p. 108.— En mauvaise part. En outrepassant, dans sa liberté, les limites de la discrétion, de la politesse. Synon. cavalièrement. Il lui passa la main sous le menton, familièrement. Cette privauté déplut à Frédéric (FLAUB., Éduc. sent., t. 1, 1869, p. 55). Plouguern s'approcha d'elle, glissa une main au bord de son corsage, pour lui pincer familièrement le sein (ZOLA, E. Rougon, 1876, p. 323).b) Dans le domaine de l'expression langagière. Comme dans la conversation courante. Ce sourire de contentement que l'on nomme familièrement « faire la bouche en cœur » (BALZAC, Lys, 1836, p. 69). Rachel, nous dit le texte, « a volé », on dirait familièrement aujourd'hui subtilisé (CLAUDEL, Poète regarde Croix, 1936, p. 300).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Fin XIIe s. familiarement (Li Dialoge Gregoire, éd. W. Foerster, p. 168). Dér. de familier; suff. -(e)ment2. Fréq. abs. littér. :374. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 488, b) 643; XXe s. : a) 713, b) 399.
familièrement [familjɛʀmɑ̃] adv.ÉTYM. XIIe-XIIIe; de familier.❖♦ D'une manière familière.1 Littér. Comme en famille. || Être reçu familièrement chez qqn.2 Vieilli. Avec la pratique habituelle, courante (de qqch.). || Connaître familièrement qqch., un pays. || Citer familièrement un texte, un écrivain.3 Cour. Avec une simplicité libre et naturelle. || Agir, vivre familièrement avec qqn, sans façon. ⇒ Simplement. || Aborder familièrement qqn. || Ils s'entretenaient, ils causaient familièrement.0 Elle traita d'abord Jean-Jacques très familièrement; puis, sans lui manquer de respect, elle le prima par tant de supériorité, d'intelligence et de force, qu'il devint le serviteur de sa servante.Balzac, la Rabouilleuse, Pl., t. III, p. 978.4 De manière familière (dans l'expression, le langage). || On dit familièrement « se tirer » pour « s'en aller ».
Encyclopédie Universelle. 2012.